15Bleu-de-Prusse15-

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TEXTE 1: transfert

Aucun bras ne peut me réchauffer de cet intense froid s'apparentant à une morgue sensation. Ce froid qui me glace de la surface de cette peau blanchâtre et me pénètre jusqu'au plus profond de mon crâne, jusqu'aux tréfonds de mes pensées. Glaçant le sang de la moindre de mes veines. Cette couleur autrefois vermeille, si chaude, si belle, a bleuit et ne daigne plus couler. De même que mes larmes ont cessé de perler le long de mes joues creuses. Rares sont celles qui quittent le coin de mon œil cerné et s'estompent à la commissure de mes pâles lèvres. Elles demeurent asséchées, mais par période peuvent être présentes toute la journée. Mes yeux larmoient alors au gré de ma mélancolie, et peuvent s'humidifier pour une raison méconnue.
Mes pensées sont devenues mornes, elles vagabondent dans la grisaille qui m'entoure et m'aveugle par la lucidité et la triste réalité qu'elle m'apporte sur le monde.
Un creux profond et douloureux, emprisonné en ma poitrine, prégnant, me serrant le cœur pour que nulle joie n'y  subsiste, ne cesse de croître, me privant de mes forces et ma vitalité. Formé par l'absence d'une personne chère, il s'amplifie au fur et à mesure que le temps s'écoule, par les jours passés en restant dans l'ignorance de son existence, et le désespoir de l'attente d'une manifestation de sa part. Elle fait partie de moi et m'est vitale, j'ai la sensation d'avoir perdu un de mes plus précieux organes et d'avoir acquis un précieux souvenir. Un organe qui me maintenait en vie en m'empêchait de me noyer dans ma souffrance. Seuls ses mots pouvaient m'éviter de commettre l'irréparable, seule sa présence me permettait d'épancher des flots de peine à sa simple attention. Seuls ses larmes m'ont permis de comprendre que je pouvais faire souffrir les autres par mon mal-être.  Le simple fait d'entendre sa voix faisait naître en moi du bonheur et un apaisement immédiat. Je ne peux combler ce vide par aucun moyen, à cause du simple fait qu'elle était unique et irremplaçable. Elle me manque tellement, pas une journée ne passe sans qu'elle ne me vienne en tête. J'ai eu la chance de l'avoir pour confidente car j'ai pu lui confier mes plus sombres secrets, mes plus douloureuses peines et être soutenue, mais le malheur irresponsable et incontrôlable de lui accorder  l'amour qui normalement devrait l'être à ma mère. Il m'a semblé parfois avoir plus d'affection pour elle que pour celle-ci. Je ne sais comment réagir face à ces émotions, celles-ci m'embarrassent car cet amour ne serra jamais ressenti de manière égale par chacune. Il demeurera intense en mon fort intérieur et ne sera qu'une simple affection pour elle. J'ai également peur que cela ne transparaisse et ne l'embarrasse également.
J'ai le désagréable sentiment de l'agacer, ce que je ne peux confirmer, mais ceci me faire perdre mon estime qui était déjà au plus bas et ainsi m'enfoncer davantage dans l'idée que je suis une incapable, une moins que rien, et renforce la méprise que je m'inflige.



27/03/2013
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